Le Dg du groupe Cyclone arrêté, hier par la Dst
Depuis l’arrivée de Ouattara aux affaires en Côte d’Ivoire, la liberté de la presse n’est plus garantie. Surtout au niveau des journaux proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo. Régulièrement, ces quotidiens qu’on nomme les «journaux bleus» sont l’objet de sanctions de la part du Conseil national de la presse (Cnp). Si le Cnp ne suspend pas un journal «bleu», c’est le pouvoir qui inquiète un journaliste ou un patron de presse qui n’est pas de leur camp. C’est le cas de M. Ousmane Sy Savané, Directeur général du groupe Cyclone, entreprise éditrice des journaux «Le Temps», «LG infos» et ‘’Prestige mag’’. Il a été arrêté par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (Dst), hier mardi 27 mars 2012, aux environs de 13 heures 30 minutes, à son bureau, dans les locaux de la société qu’il dirige, sis à la Riviera II, dans la commune de Cocody. Ces policiers de la Dst qui sont partis avec lui ont aussi emporté son ordinateur portable et cinq (5) autres ordinateurs appartenant à la direction de Cyclone. Non sans procéder à des fouilles qui laissent penser qu’ils sont à la recherche d’un document ou tout autre chose. Informés de cet enlèvement inattendu, le Directeur de la publication des journaux du groupe M. Gbané Yacouba et les Rédacteurs en chef de «Le Temps» (Simplice Allard) et «LG infos» (Tché Bi Tché) qui se sont rendus à la Dst pour tenter de savoir les raisons de cette interpellation sont revenus bredouille. Les agents de la Dst qui tiennent le Dg Ousmane Sy Savané, les ayant menacés de ne pas les suivre. Quant au Dg de Cyclone, après un bref passage dans les locaux de la Dst, ils sont revenus avec lui à Cyclone avant de l’envoyer vers une destination inconnue. Toutefois, la direction qu’ils ont prise laisse penser qu’ils se sont certainement rendus à son domicile. On ne sait rien sur les vrais motifs de l’interpellation du Dg de Cyclone. Mais tout porte à croire que son arrestation serait liée à son récent voyage sur le Ghana dans le cadre de son travail où réside l’ex-Pdg, Nady Bamba. C’est pourquoi, cette interpellation pourrait certainement répondre à un souci d’enquête. Selon des témoins, dès que les agents de la Dst sont arrivés à Cyclone, ils ont cherché à rencontrer le Dg. Lorsque le gardien leur a demandé d’attendre un instant parce que le Dg était en entretien avec quelqu’un, l’un d’eux entre de force et arrive au niveau de la Drh qui lui demande de décliner son identité. C’est plutôt le second qui le suivait qui brandit sa carte professionnelle. A près quoi, celui qui est resté avec le gardien s’adresse à lui en ces termes : «Rien ne sort d’ici. Après je vais faire venir mes agents pour ramasser tous les ordinateurs…» Effectivement, peu de temps après, ces éléments en question sont venus prendre les cinq (5) ordinateurs de la direction de l’entreprise. En attendant d’en savoir plus, le Dg était encore aux mains de la Dst au moment où nous mettions sous presse. L’arrestation de Dg Ousmane Sy Savané fait suite à celle du Secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Akoun. Il avait été interpellé, à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny de Port-Bouët, le jeudi 8 mars 2012, alors qu’il rentrait du Ghana. Où il était allé apporter le soutien du parti à ses camarades exilés. Après plusieurs heures d’interrogatoire, il a été relâché sans qu’aucun délit ne soit retenu contre lui. Son ordinateur qui lui avait été retiré lui a été remis 24 heures après sa libération. Deux semaines plus tard, soit le jeudi 22 mars dernier, le ministre Franck Guéi qui rentrait de la Chine a été, lui aussi, interpellé au même endroit et conduit à la Dst. Comme Laurent Akoun, il a été libéré le même jour de son arrestation. Comment peut-on aller à la réconciliation si on doit arrêter les partisans de l’ex-Président de la République ? Seule Charles Konan Banny a la réponse à cette interrogation. 
Ferdinand Bailly (ferdinandbailly@yahoo.fr)